L’approche systémique

L’APPROCHE SYSTÉMIQUE

 

L’interaction est au cœur de toute relation

Les comportements perturbés existent en fonction de relations humaines dysfonctionnelles, pas d’individus psychiquement malades

(Paul Watzlawick)

 

La thérapie interactionnelle stratégique, dite « thérapie brève », qu’est-ce que c’est ?

Personne n’est un problème. Quand une difficulté survient elle découle souvent d’interactions inadaptées à un contexte donné.

Ceci est la base du modèle systémique, interactionnel et stratégique appelé « Thérapie Brève » développé par les chercheurs du Mental Research Institute (MRI) de l’école de Palo Alto (Californie). Très pragmatique tout en étant extrêmement stratégique et efficace, il a largement fait ses preuves dans les champs cliniques et thérapeutiques et s’est avéré tout aussi efficace dans le monde des organisations et de l’éducation. Il permet de dénouer les problèmes humains les plus complexes de façon rapide, tangible, respectueuse et durable.

 

Quelques concepts clefs

Personne n’a ou n’est « un problème ». C’est le mode d’interaction qui est inefficace.

Des troubles plus ou moins graves peuvent découler d’un mode d’interaction dysfonctionnel, engendrant des situations de stress. Cela peut passer tout seul, ou le blocage peut se rigidifier et arriver à une impasse. Si la situation perdure et commence à prendre de l’ampleur et se reproduire dans d’autres contextes, cela peut amener à des comportements dits « pathologiques » en dehors de l’approche systémique, comme par exemple des troubles obsessionnels compulsifs, des phobies, des troubles alimentaires, des attaques de panique ou des dépressions. Cela peut aussi entraîner des situations de crises relationnelles entraînant à des ruptures douloureuses … qui auraient pu être évitées.

En effet en analysant de façon stratégique et systémique la façon dont la perturbation se met en place et se maintient, on peut amener une autre façon d’aborder les choses qui, grâce aux changements dans le mode interactionnel, permet de résoudre la problématique.

 

Change ton regard sur les choses, et tu les verras changer

Grâce à un questionnement approfondi et un échange interactif extrêmement pragmatique et concret, le thérapeute/coach va repérer les différents systèmes en jeu dans l’interaction, remettre la situation dans son contexte, repérer les erreurs de traitement et de réaction à l’information ainsi que les croyances limitantes et les freins au changement tous potentiellement à la source du problème. Le cœur du problème identifié, à l’issue de chaque séance la personne consultant sera amenée à mettre en place un certain nombre de choses qui lui permettront de sentir et donc penser puis agir/réagir différemment face à la difficulté, amenant ainsi progressivement au changement et à la résolution du problème.

Selon la problématique amenée par le client, d’autres personnes impliquées dans la situation peuvent être sollicitées pour contribuer au changement souhaité.

Le travail thérapeutique s’arrête après une phase de consolidation permettant de vérifier que le changement se maintient dans le temps.

Un peu de théorie

L’approche systémique : constructivisme et circularité des échanges

Vivant en société, nous sommes constamment en interaction avec différents cercles, aussi appelés « systèmes »: la famille, la vie professionnelle, la vie sociale, les administrations etc. L’individu est un système à part entière, avec ses valeurs, ses croyances, sa personnalité et tout ce qui l’a structuré pour devenir la personne qu’il est dans le moment présent.

Tout système est en changement perpétuel, que ce soit de façon imperceptible, ou, au contraire, flagrante.

En interaction permanente, tout système influence donc l’autre. Autrement dit, la communication n’est plus binaire (une cause, un effet) mais circulaire: une boucle constante d’interactions et d’échanges d’informations. Pour résoudre un problème l’important n’est donc pas de savoir qui a tort ou raison ou qui a commencé, mais comment se construit et se structure l’interaction qui mène à une difficulté. La problématique peut également être interne au système. Par exemple une personne face à elle-même bloquée par ses buts conscients, ses valeurs ou ses croyances l’empêchant de s’adapter à un système extérieur fonctionnant différemment du sien.

 

Les systèmes de régulation

Pour fonctionner, chaque système met en place des règles dont le but est de donner des repères autant pour lui-même que pour ses interactions avec les autres systèmes, par exemple un individu devant s’adapter à une communauté: un enfant entrant à l’école, par exemple, et découvrant pour la première fois un système/environnement autre que celui de sa famille. Certaines règles sont propres et uniques à son système. D’autres sont partagées avec d’autres systèmes, les règles qui régissent les relations sociales comme le règlement d’une entreprise, ou, au niveau de l’Etat le Code pénal ou encore la Convention des Droits de l’Homme ou la Charte des Nations Unies, par exemple. Ces règles sont autant d’informations structurant les interactions en donnant des normes pour s’entendre et vivre en communauté. On y retrouve encore les règles familiales découlant de facteurs tels que la culture et la nationalité apportant chacune son lot de croyances, us et coutumes et valeurs morale ou éducatives, le niveau social, leur histoire de vie et les expériences qu’ils ont vécu, seuls ou en famille, et qui ont défini chez l’individu ou pour le groupe des croyances, schémas de fonctionnement et règles de comportement. Cette liste n’est pas exhaustive.

 

Trouver le compromis entre structure et souplesse

Si elles amènent de la structure et des bases pour communiquer et vivre ensemble, ces règles/valeurs/croyances ne sont cependant pas toujours garantes d’une bonne communication ou de relations saines. Parfois, au contraire, elles rigidifient les interactions et bloquent les situations. En effet toute règle n’est pas bonne à tout contexte.

De surcroit, tout étant en changement perpétuel – les êtres humains y compris – des règles ou croyances rigides bloquent la souplesse nécessaire et vitale pour s’adapter aux changements inévitables à tout contexte/système.

Le modèle de Palo Alto va permettre d’identifier ces rigidifications et de réintroduire la souplesse nécessaire à l’amorce du changement.

Changement versus stabilité : les enjeux, la richesse

Nous avons souvent peur du changement, alors qu’il est inhérent et vital à tout système humain: sans changement, pas d’évolution possible.

Ainsi un système va toujours osciller entre stabilité et changement pour assurer sa survie et son évolution. Le modèle va travailler à introduire un équilibre entre changement (souplesse) et stabilité (rigidité), l’une étant une tendance naturelle, l’autre induite, mais toutes deux nécessaires.

 

Il n’y a pas ‘une’, mais ‘des’ réalités

Cloisonnés dans le filtre de nos perceptions individuelles ou de celles du système donné, il n’est pas toujours facile d’avoir le recul suffisant pour réaliser qu’il existe d’autres « réalités » que la nôtre et que nous ne partageons pas toujours les mêmes prémisses. De même, nous n’avons pas tous les mêmes objectifs ni les mêmes buts, conscients ou inconscients.

Il n’existe donc pas de réalité objective. Elle est toujours sujette à l’interprétation individuelle. Pour résoudre les problèmes interactionnels on identifiera les différentes réalités et objectifs régissant l’interaction, et l’information qui manque pour permettre aux différentes « réalités » de cohabiter harmonieusement et respectueusement. On donnera aussi un sens à la réalité de chacun en fonction d’un certain contexte, ce qui permettra d’amener une vision et des solutions non normatives et respectueuses de la réalité de chacun.

 

L’information : une différence qui fait la différence

En identifiant et explorant les informations manquantes, les systèmes de croyances, et les boucles interactionnelles non-constructives, le thérapeute permettra de voir la situation sous un autre jour, d’envisager une autre réalité, du coup d’agir autrement et, ce faisant, de débloquer la situation.

Les changements sont fréquemment transposables à d’autres sphères de la vie quotidienne, car dès lors qu’on a appris à voir les choses différemment, on peut apprendre à agir autrement en cas de difficulté, et faire des liens avec d’autres situations découlant de la même problématique initiale.

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